A peine 2 000 km séparent la France du Portugal. Une journée de route, deux heures d'avion: les Portugais installés en France n'ont jamais été coupés de leurs racines. Eux qui ont massivement émigré dans les années 1970 sont aujourd'hui 554 000 en France. Soit 100 000 de moins qu'en 1990. Le mouvement de retour au pays semble donc enclenché, notamment chez les 18-35 ans. L'attachement à leur terre d'origine est exceptionnellement fort. Seuls 16,5 % ont demandé la nationalité française, comme si leur trottait dans la tête l'envie de repartir... Cette dynamique de retour au Portugal, qui date des années de crise en France, est bien réelle, mais difficilement quantifiable car les flux de sortie du territoire français ne sont pas comptabilisés. Plusieurs indicateurs témoignent cependant de cet incessant va-et-vient culturel. Parmi les immigrés, ils sont les plus nombreux à retourner au pays durant l'été: 85 % des Portugais qui partent en vacances choisissent de retourner dans leur ville ou village d'origine. D'un point de vue économique, les Portugais ont pourtant réussi leur intégration en France. Leur taux de chômage, 7,9 %, est l'un des plus bas parmi les populations immigrées. Mais le chômage est en ce moment deux fois moins élevé au Portugal, qui connaît une embellie économique sans précédent. Malgré l'absence de dispositif de retour, des milliers de «luso-descendants» décident de tenter leur chance professionnelle dans leur pays d'origine. Enquête et portraits de jeunes P
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par Thomas LEBEGUE
publié le 9 avril 2001 à 0h26
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