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Libération

Une intégration difficile

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Salaires inférieurs, diplômes peu reconnus, le retour voulu est souvent semé d'embûches.
publié le 9 avril 2001 à 0h26

Lisbonne envoyé spécial

Ils ont fait le chemin inverse à celui de leurs parents. A la fin des années 60, ceux-là avaient fui la pauvreté pour s'établir en France comme maçons ou concierges. Aujourd'hui, bien nourrie, bardée de diplômes, et issue d'une Europe intégrée, la deuxième génération revient aux sources... et au pays. Pas comme un retour vers une Terre promise, simplement comme une manière personnelle de vivre une double culture, une double identité. A propos d'identité, on bute sur le premier os: qui sont-ils exactement? Des Franco-Portugais épris de «saudade» à rebours? Des fils d'immigrés réalisant cet espoir de «retour» que leurs parents n'ont cessé de caresser? Ou, plus prosaïquement, des jeunes ambitieux en mal d'aventure et d'opportunités professionnelles? Au Portugal, ils n'existent pas vraiment en tant que communauté. Rien à voir, par exemple, avec «Os retornados», les pieds-noirs issus des anciennes colonies. Alors, on a fini par les affubler d'un nom un peu froid: «luso-descendant». Le terme ne leur plaît pas, mais, en débarquant sur le sol portugais, il leur faut bien admettre qu'ils sont des «étrangers».

Selon le consulat de France à Porto, ils seraient environ 30 000 à avoir posé leurs valises au Portugal, sans tenir compte de ceux qui proviennent de la diaspora en Suisse, en Allemagne ou en Afrique du Sud (4,5 millions de Portugais, soit un tiers de la population totale, vit à l'étranger). Et le mouvement devrait aller crescendo car les candidats au retou