Le risque que l'Europe subisse le contrecoup des difficultés de la première économie mondiale se confirme enquête après enquête. Hier, prenant le relais d'autres conjoncturistes, l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et six grands instituts de conjoncture allemands ont à leur tour révisé à la baisse les prévisions de croissance de la zone euro pour cette année. Ces révisions interviennent à la veille de la réunion du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), qui pourrait trouver là un argument supplémentaire en faveur d'une baisse des taux d'intérêt. Selon les prévisions des experts de l'OCDE, la croissance économique pour la zone euro devrait être de 2,7 % cette année, alors qu'ils prévoyaient encore 3,1 % en novembre.
Dans la foulée de l'OCDE, la Bundesbank (banque centrale allemande) n'a pas caché son inquiétude, estimant que «les risques pesant sur la conjoncture ont augmenté en Europe. Un atterrissage brutal de l'économie américaine pourrait peser temporairement sur les économies de la zone euro». Mais la Buba n'a pas plaidé pour autant en faveur d'une baisse des taux. Son président, Ernst Welteke, s'est même déclaré favorable à «une politique monétaire emprunte de stabilité...».
Pour la plupart des observateurs, cette phrase récurrente dans la bouche des banquiers centraux européens est comprise comme un appel au maintien des taux d'intérêt. Au sein du directoire de la BCE, la question semble diviser les 18 membres. En