Depuis ce week-end, l'addition de la grève est connue pour la SNCF. On évoquait la somme d'1,2 milliard de francs. Mais il manquait la facture du fret. Depuis hier, on sait qu'elle pèsera au moins 300 millions de francs. Louis Gallois, qui avait déjà affronté les voyageurs en colère ce week-end dans les gares parisiennes, a reçu hier une délégation de l'organisation des usagers de transport de fret (qui regroupe 80 % des sociétés clientes de fret SNCF), touchés de plein fouet par la grève. A l'issue de cette rencontre, Francis Rol Tanguy, directeur du fret à la SNCF, a annoncé une ristourne de 10 % aux entreprises lésées sur l'ensemble du trafic d'avril, soit 80 millions de francs (12 millions d'euros). S'y ajoutera le montant des indemnisations qui se négocieront au cas par cas, les pertes de recettes de l'entreprise depuis deux semaines (200 millions de francs, 30,5 millions d'euros) et, surtout, une grave crise de confiance à l'égard du transport de marchandise par rail.
Montagne d'eau. Alors que la grève se poursuit (lire ci-contre), plus de 700 trains de marchandises sont encore immobilisés dans les gares. Malgré la mise en place de cellules de crise et les efforts de la SNCF pour faire circuler les trains prioritaires, certaines usines de clients ont dû être mises au chômage technique. C'est le cas chez Perrier-Vittel-France, où, devant l'impossibilité d'écouler les stocks, une ligne de production a été fermée sur le site Contrex. «C'est la situation de crise, nous n'av