Il fut un temps où Ernest-Antoine Seillière était un homme flamboyant et affable, jamais avare de commentaires, ni sur ses affaires (c'est-à-dire celles de la CGIP, le groupe qu'il dirige), ni sur celles du Medef qu'il préside. Mais aujourd'hui, le patron des patrons garde un silence épais sur les revers de fortune de la CGIP et de Marine-Wendel, les deux holdings d'investissement de sa nombreuse famille (650 héritiers). Le groupe, dont les participations les plus solides sont Cap Gemini, BioMérieux ou Bureau Véritas, a fait aussi, ces derniers temps, de mauvaises affaires. Et la rentabilité de certains de ses investissements n'est pas à la hauteur des espérances financières du baron et de ses actionnaires anglo-saxons, les investisseurs Warburg ou Tiger.
Conciliateur. Lors de la présentation annuelle des résultats de la CGIP (Libération du 29 mars), l'homme a fait savoir qu'il entendait redresser la situation. Et sans états d'âme. Ainsi, dans un environnement social français très tendu, Marine-Wendel a déclaré hier qu'il ne rajouterait pas d'argent dans l'ensemble aérien AOM-Air Liberté-Air Littoral, dont le holding détient 50,1 % du capital à travers le fonds d'investissement Alpha. Alors que le tribunal d'Evry s'apprête à désigner un conciliateur afin de sauver les transporteurs (lire ci-contre), le groupe a réaffirmé son rôle «purement financier», après avoir investi 300 millions de francs il y a plus d'un an. Associé à l'opérateur SAirGroup (49,9 %), Seillière estime qu'