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Libération
Interview

«Les copains comptent sur nous»

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publié le 13 avril 2001 à 0h28

Elles se sont rencontrées hier pour la première fois, en marge de la manifestation qui a réuni les salariés de LU et de Marks & Spencer. Le même jour, jeudi 29 mars, elles ont appris que leur emploi était menacé. Monique Somers, 48 ans, est l¹une des déléguées CGT de l¹usine Danone de Calais. Elle y travaille comme laborantine depuis l¹âge de 17 ans. Depuis l¹annonce de la fermeture du site, elle a pris la tête de la contestation et sillonne les supermarchés de la région calaisienne, pour faire signer des pétitions en faveur du boycott. Face à elle, Véronique Limousin, 40 ans, secrétaire Force ouvrière du comité central d¹entreprise de Marks & Spencer. Depuis douze ans, elle est vendeuse au rayon lingerie du magasin du boulevard Haussmann, à Paris. Elle vient d¹obtenir en justice la suspension du plan de fermeture des 18 magasins français. Ces deux femmes engagées, malgré leurs différences, partagent le «même combat». «C¹est normal, dit Monique, à la fin on risque toutes les deux d¹être licenciées.»

Le choc de l¹annonce

Monique. En janvier, il y avait eu des fuites dans la presse, on pensait que sept usines allaient être fermées. En fait, il n¹y en a que deux, et on l¹a appris dans le bureau du maire de Calais. Il nous a appelées dans notre bureau vers 10 heures, en nous disant: «Il faut venir, j¹ai le projet de Danone.» On est parties en voiture, sur le chemin je me suis dit: «S¹il nous convoque, c¹est qu¹on ferme.» Ça n¹a pas manqué. On est rentrées à l¹usine, on est descend