«Riboud, t'es foutu. Les p'tits LU sont dans la rue!» Partis à 6 heures du matin de leur usine de Calais, des centaines de salariés de LU ont débarqué hier pour manifester à Paris, à l'appel de la CGT, vite rejoints par ceux de Marks & Spencer. Les uns comme les autres sont venus dénoncer les «plans de la honte» qui, au total, vont entraîner plus de 2 000 suppressions d'emploi. Tous les Calaisiens se sont vêtus d'un T-shirt «Ensemble pour le boycott», tandis que le parti communiste local distribue aux curieux la liste des produits Danone à éviter. Marcel Pochet, délégué CGT de l'usine menacée, énumère au micro les délocalisations déjà entreprises par Danone: «Roumanie, République tchèque, Maroc... C'est ça qui est suicidaire et non pas le boycott, comme l'affirme M. Riboud! Ce qui est suicidaire, c'est de mettre des hommes et des femmes à la rue.» Sifflets, pétards et fumigènes ponctuent le discours. Vers 11 heures, le cortège s'ébranle et se dirige vers le siège social de Danone, situé boulevard Haussmann... à 200 m du magasin phare de Marks & Spencer. Sans oublier de faire un crochet par la Bourse de Paris, où sont conspués les «licenciements boursiers».
Jospin averti. Parmi les Calaisiens, un manifestant attire toutes les caméras. Il s'est affublé d'un masque de Lionel Jospin avec, sur le dos, cet avertissement: «Jospin 2002 : les p'tits LU te regardent.» Après le PDG de Danone, Franck Riboud, le gouvernement est devenu la cible privilégiée des salariés. Bernard Thibault,