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Libération

Job au bout du rouleau

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Les salariés de la papeterie ont négocié un bon plan social.
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publié le 16 avril 2001 à 0h29

Jusqu'à la dernière minute, les salariés de Job ont voulu croire à la survie de leur entreprise. Mais, au terme de neuf mois de bataille, les 164 salariés du fabricant de papier toulousain ont été contraints de capituler en rendant les clés de leur usine. Vendredi, s'est déroulé le dernier acte à l'issue d'une assemblée générale. Barricadés depuis janvier à l'abri des hauts rouleaux de papier qui protègent leur local syndical, les salariés de Job ont laissé derrière eux les machines sur lesquelles ils veillaient, dans l'espoir d'une reprise (Libération du 18 janvier 2001).

«Je reste persuadé que notre boîte était viable», dit Bernard Margras, délégué syndical CGT. Depuis le dépôt de bilan en juillet 2000, les salariés n'ont pourtant pas ménagé leur peine pour éviter la mort programmée de leur société par son unique actionnaire, le groupe allemand Scheufelen.

Les syndicats, malgré le sentiment d'un immense gâchis, gardent tout de même quel-ques satisfactions. D'abord celle d'avoir établi les responsabilités de Scheufelen dans la mort de Job. La CGT a ainsi porté plainte contre le papetier allemand. «La justice tranchera dans quelques années, mais le pillage que nous dénoncions est reconnu par tous», explique un délégué CGT. Puis celle d'avoir gagné un plan social plutôt avantageux. Le plan accorde à tous les salariés une convention ou un congé de conversion et un pactole appréciable. Un dispositif de quelque 30 millions de francs dont le tiers sera à la charge de l'entreprise.