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Libération

La Côte-d'Ivoire ouvre la chasse à la fraude

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Les entreprises étrangères se plaignent de harcèlement fiscal.
publié le 16 avril 2001 à 0h29

Abidjan, de notre correspondante.

Faire rentrer les taxes ou périr, telle pourrait être la devise du nouveau pouvoir socialiste à Abidjan. «La Côte-d'Ivoire doit régler ses comptes avec la corruption et la fraude, sinon la nation ivoirienne va disparaître», lançait au début de l'année le Premier ministre ivoirien en visite à la Direction générale des impôts. Le fisc est donc passé à l'offensive. Avec un objectif simple : remplir les caisses de l'Etat, boudées par les bailleurs de fonds internationaux depuis 1998.

Les patrouilles de vérificateurs lancées à la traque des fraudeurs n'ont pas hésité à s'en prendre à de gros poissons. Un des principaux entrepreneurs libanais du pays a ainsi été accusé d'avoir volé 100 milliards de francs CFA (150 millions d'euros) à l'Etat et a passé deux mois et demi en prison avant d'être relâché. Au début du mois, une des multinationales opérant sur le marché du cacao, Saco (filiale du groupe suisse Barry Callebaut), est à son tour épinglée. Montant du redressement : 106 milliards CFA (160 millions d'euros) sur trois ans, soit deux années de chiffre d'affaires. «Sans fondement», rétorque la direction qui parle de «malentendu» et espère convaincre les services fiscaux.

Gisement. En attendant, l'affaire fait grand bruit chez les chefs d'entreprise. Les patrons français se plaignent de «harcèlement fiscal». Ils critiquent, pêle-mêle, l'intervention non coordonnée d'innombrables services dans les sociétés, le non-respect des procédures et des convent