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Libération

L'Union fait le macho

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La Commission européenne est toujours prête à prôner l'égalité hommes-femmes. Pourtant, les postes à responsabilité restent trustés par le sexe dit fort.
publié le 17 avril 2001 à 0h30

Bruxelles (UE) de notre correspondant

Combattre les inégalités professionnelles entre hommes et femmes, tel est le nouveau mot d'ordre de l'Union européenne. La présidence suédoise du Conseil des ministres vient d'organiser un séminaire gouvernemental sur ce thème. Les directives (lois européennes) antidiscriminatoires ou proféministes pleuvent (lire page suivante). Au point qu'on pourrait imaginer que, dans les institutions bruxelloises, les femmes sont plutôt mieux traitées qu'ailleurs. Eh bien, non.

Malgré ses effets de manche, l'Union reste un monde masculin, pour ne pas dire machiste. La Commission européenne compte 47 % de femmes parmi ses fonctionnaires mais seules 20 % d'entre elles occupent des postes de la catégorie A, les plus importants. Dans les très hautes sphères (A1, A2 et A3), l'écrémage est encore plus sévère: elles ne sont plus que 10 % (2). En revanche, elles représentent 81 % de la catégorie C, celle des secrétaires (1). «La prédominance des femmes dans la catégorie C est un héritage d'anciens stéréotypes confinant les femmes aux rôles traditionnels de soutien», reconnaît-on au sein de l'exécutif européen. Et le problème vient de loin, de haut, pourrait-on même dire.

Parmi les 20 membres de la Commission, nommés par leurs gouvernements respectifs, on compte seulement cinq femmes (originaires de Suède, de Grèce, du Luxembourg, d'Espagne et d'Al lemagne). A peine en place, ces commissaires ont répété les vieux clichés en choisissant leur entourage: certes, l