Emmenée par l'Europe, la France «fait des efforts» pour féminiser ses cadres de la haute fonction publique. Jusqu'en 1997, une seule femme au ministère de l'Economie était directrice d'administration centrale (grade le plus élevé). Aujourd'hui, elles sont quatre contre une vingtaine d'hommes. «Une situation inédite», souligne Agnès Arcier, haute fonctionnaire, présidente de l'association Administration moderne. Partant de rien, peu est donc énorme.
En 1998, le rapport d'Anne-Marie Colmou sur la place des femmes dans la fonction publique dit officiellement ce que l'on voit depuis des années dans les bureaux. Si les femmes représentent 55 % des fonctionnaires à la base, elles ne sont que 14 % parmi les 5 000 postes du sommet. Encore plus haut, leur proportion tombe à 7 %, plaçant la France en queue de peloton européen.
Percutant, le rapport Colmou est resté sur le bureau du ministre. Depuis, le gouvernement mène une «politique volontariste» à sa manière. Pas de quotas mais des «plans pluriannuels de féminisation». Chaque ministère a été prié en 2000 de faire un état des lieux et de se fixer des objectifs. A la Défense, les chefs de service femmes doivent passer de 14 % à 28,5 % en trois ans. A la Justice, de 20 à 50 % en cinq ans. Utiles, les chiffres ont été fixés mais les principales intéressées ne sont pas forcément au courant. «La plupart des femmes de l'encadrement ne savent même pas que ces plans existent, estime une haute fonctionnaire. Tout dépend du ministère et des syn