Stuttgart envoyée spéciale
Tout juste élu président de Ver.di (Vereinigte Dienstleistungsgewerkschaften, syndicat unifié des services), le nouveau supersyndicat allemand des services, Frank Bsirske, 49 ans, n'a pas encore eu le temps de prendre de grands airs. Il reçoit en jeans, dans son bureau provisoire de Stuttgart, en attendant de trouver des locaux assez grands à Berlin pour abriter ses quelque 700 salariés. Seule une crise inattendue l'a propulsé à ce poste: en mai dernier, les délégués de l'÷TV, le principal des cinq syndicats rassemblés dans Ver.di, n'avait voté qu'à 65 % pour la fusion, au lieu des 80 % nécessaires, provoquant la démission du principal artisan du rapprochement, Herbert Mai. Appelé en urgence pour le remplacer, Frank Bsirske, alors chef du personnel de la ville de Hanovre, réussit en quelques mois à convaincre les indécis et à réunir en mars une majorité de 87 % pour la fusion. Pour la première fois dans l'histoire du syndicalisme allemand, il n'est pas membre du parti social-démocrate, mais du parti vert. Né de la réunion de l'÷TV (services publics et transports), du DAG (employés), de HBV (commerce, banques et assurances), d'IG Medien (médias) et du DPG (syndicat de la poste), Ver.di totalise près de trois millions d'adhérents, ce qui en fait le plus gros syndicat allemand, avant l'IG Metall, et même le plus gros syndicat spécialisé au monde. A peine cette fusion réussie, son président laisse toutefois entendre que d'autres rapprochements sont enco