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Libération

Voyage au pays du féminisme

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En Suède, la parité est devenue une réalité.
publié le 17 avril 2001 à 0h30

Stockholm de notre correspondant

S'intéresser à la place de la femme en Suède, c'est se préparer à un flot intensif et quotidien de remises en cause, de dénonciations, d'injustices. Sans relâche. Il ne se passe pas un jour sans qu'un grand quotidien ne publie un article qui aborde le sujet de l'inégalité entre les hommes et les femmes. En cette période de présidence suédoise de l'Union européenne, le modèle suédois revient à tout propos.

En Suède, tous les partis politiques s'en mêlent. Mieux, le Parti de gauche (ex-communiste) est officiellement devenu un parti féministe. Les sociaux-démocrates discuteront de la question lors de leur prochain congrès, à l' automne. Idem chez les Verts. Même les partis de droite ne sont pas en reste. Le président du parti libéral considère son parti comme libéral féministe et les chrétiens-démocrates en caresseraient l'idée. Tout cela fait bien sûr ricaner un certain nombre de personnes. La cerise sur le gâteau fut quand le Premier ministre social-démocrate Göran Persson a annoncé l'an dernier qu'il était désormais féministe, alors qu'il passait plutôt pour un mufle... Bref, la Suède s'est hissée au rang de champion européen pour l'égalité entre les sexes.

Les puristes ­ les féministes suédoises surtout ­ sont ulcérées de cette image et parlent de mythe. Notamment dans le monde du travail. Si, près de 80 % des Suédoises travaillent (40 % d'entre elles à mi-temps), elles restent quasi absentes des postes de direction, sauf dans le secteur public