Stockholm de notre correspondant

Il y a des jours où rien ne va. Ainsi hier, pour Bosse Ringholm. Le ministre suédois des Finances s'est fait entarter dans la matinée, alors qu'il quittait à pied son ministère pour le Parlement, où il allait présenter son projet de budget. Il a tout de même pu donner une vision lumineuse de l'économie suédoise et de ses objectifs hardis pour l'emploi, quand, au même moment, des rumeurs sournoises se répandaient dans la presse. Et venaient, comme une seconde tarte à la crème, suggérer qu'Ericsson, entreprise phare du royaume, pourrait se séparer de 30 % de sa force de travail, soit plus de... 30 000 personnes dans le monde (sur 100 000 salariés au total).

«Tous les employés d'Ericsson ont seulement reçu une lettre du PDG juste avant Pâques, raconte Tommy Jahrl, responsable du syndicat des employés d'Ericsson Mobile à Linköping. La direction annonce de nouvelles réductions qui seront rendues publiques ce vendredi. Ericsson a annoncé qu'il voulait réduire les coûts de 20 milliards de couronnes supplémentaires (2,2 milliards d'euros), en plus des 15 milliards (1,65 milliard d'euros) déjà annoncés il y a quelques semaines. Ils vont devoir les prendre quelque part, mais où, nous n'en savons pas plus.» Hier, citant des rumeurs internes, le quotidien économique Dagens Industri, qui annonçait ces 30 000 suppressions d'emploi, insistait sur l'«extrême insécurité entourant les résultats d'Ericsson», qui seront présentés vendredi. Le mois dernier, la firm