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Libération

AOM et Air Liberté exigent des explications dans la rue.

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Manifestation ,hier, des salariés qui se sentent floués.
publié le 19 avril 2001 à 0h31

D'habitude, ils se regardent à peine. Salariés de compagnies autrefois rivales, ils se toisaient en chiens de faïence. Hier, ils manifestaient ensemble, à Paris. Et seule la couleur de leurs uniformes distinguait les salariés d'AOM, d'Air Liberté et d'Air Littoral. Ils ont aujourd'hui une bonne raison de faire front commun: leur maison mère SAirGroup les lâche en plein vol. Le 2 avril, les patrons du groupe suisse ont annoncé qu'ils ne mettraient plus un sou dans la compagnie régionale Air Littoral. Depuis, chez AOM et Air Liberté, on tremble à l'idée de ce qui pourrait sortir de l'assemblée générale des actionnaires de SAirGroup, le 25 avril. C'est-à-dire la semaine prochaine. Les 2 000 pistards, mécanos, pilotes, hôtesses, stewards et commerciaux ont débarqué en force à Paris, par peu surpris de compter dans leur rang, Jacques Maillot, patron de Nouvelles Frontières. Ils ne sont pas venus pour réclamer des solutions qu'ils espèrent possibles dans un secteur qui affiche une croissance de 5 à 7 % l'an. Air France n'a-t-elle pas déjà gelé son plan d'embauches de 4 000 personnes pour proposer des solutions de reclassement aux 7 400 salariés d'AOM, Air Liberté et Air Littoral? «L'aérien a horreur du vide, dit un pilote dont les propos peinent à percer le mur des sifflets autour de lui. Si Air Liberté et AOM venaient à disparaître et libéraient leurs créneaux sur Orly-Sud, d'autres compagnies, comme les low-coast Buzz ou Ryanair ou les majors comme Lufthansa ou British Airways,