Johannesburg intérim
Ce devait être un procès marathon. Ce sera certainement un procès avorté, dont l'épilogue s'annonce comme une victoire pour l'Afrique du Sud. Les 39 firmes pharmaceutiques, qui contestaient une loi sud-africaine de 1997 autorisant l'importation ou la production de médicaments antisida à moindre coût (Libération d'hier), auraient finalement cédé. Et retiré leur plainte.
Surprise. Débuté le 5 mars, le procès avait été ajourné, avant de reprendre hier. Surprise: dès la réouverture, les laboratoires ont demandé un nouvel ajournement jusqu'à ce matin pour «permettre des négociations en vue d'un accord amiable». En fin d'après-midi, les ONG n'avaient aucun doute sur l'issue. L'organisation britannique Oxfam, qui, avec Médecins sans frontières et TAC (Campagne d'action pour les traitements), a été à la pointe du combat, annonçait que «37 des 39 compagnies abandonnaient leur plainte». Le débat entre elles portait surtout, selon différentes sources, sur des questions financières, pour «savoir quelles firmes pharmaceutiques régleront les frais judiciaires», selon un conseiller d'Oxfam.
Dès le matin, la rumeur d'un accord entre le gouvernement et les cinq plus grandes compagnies pharmaceutiques, avait créé la surprise. Devant la Haute Cour de justice, à Pretoria, Zackie Achmat, le leader de TAC, avait du mal à cacher sa joie. Des militants, dans le prétoire, ont entamé l'hymne sud-africain et lancé le cri de guerre de la lutte antiapartheid. Des responsables de la pui