Malmö (Suède), envoyée spéciale.
Pour la première fois, les grands argentiers européens, réunis vendredi et samedi à Malmö, ont invité à leur table leurs homologues des treize pays candidats à l'adhésion (les douze engagés dans le processus d'élargissement et la Turquie), accompagnés des gouverneurs des banques centrales. «Une première historique», s'est exclamée la ministre des Finances slovaque, Brigita Schmögnerova.
Au-delà des symboles, les Quinze avaient surtout envie de parler, enfin, du coût de l'élargissement et de ses implications macroéconomiques. «Politiquement, l'élargissement est un grand projet. Il doit être économiquement raisonnable», a averti Laurent Fabius. Aucun chiffre n'a été avancé. Mais le commissaire européen en charge des Affaires économiques et monétaires, Pedro Solbes, a présenté un rapport alarmant sur la stabilité financière des candidats, les invitant en particulier à se doter d'une bonne politique fiscale, à stabiliser leurs taux de change et à améliorer le fonctionnement de leur secteur financier. Les pays concernés (dix d'Europe de l'Est, Chypre et Malte) risquent en effet de manquer cruellement de capitaux pour financer leur croissance.
Repères. Les futurs membres de l'Union devront soumettre au Conseil des ministres de l'Economie et des Finances (Ecofin) des programmes économiques de préadhésion, attendus pour les mois de mai et d'octobre. «Il n'y a pas de condition supplémentaire. Mais il faut accompagner ce processus, donner des points de re