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Libération
Interview

«La Turquie paie cher la dérégulation»

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publié le 23 avril 2001 à 0h33

Istanbul envoyé spécial

Kemal Dervis, le nouveau super-ministre de l'Economie, est perçu comme l'homme providentiel de la Turquie. A 52 ans, cet économiste a quitté, en février, ses fonctions de vice-président de la Banque mondiale, chargé du programme de lutte contre la pauvreté. L'homme fort du gouvernement turc espère que sa réputation l'aidera à convaincre les institutions internationales et les gouvernements étrangers de consentir de nouveaux crédits à la Turquie. Ceux qui le connaissent de longue date affirment qu'il est un homme prudent. Les milieux d'affaires voient en lui une «chance» pour la Turquie. Kemal Dervis n'a pas encore vraiment répondu aux attentes de l'opinion publique, mais la majorité des Turcs le respecte et met en avant son souci du dialogue qui contraste avec les pratiques de la plupart des politiciens.

Vous venez de la Banque mondiale et vous êtes aujourd'hui de l'autre côté de la barrière. Comment vivez-vous cette situation?

Du jour au lendemain, je suis devenu actif en tant que pays emprunteur. Mais je ne vois pas là de «barrière». La Turquie est un petit pays actionnaire des institutions financières internationales et elle peut donc prétendre à des crédits. Mes fonctions facilitent beaucoup les discussions avec le Fonds monétaire international et avec la Banque mondiale. Ce qui n'empêche pas que nous ne soyons pas toujours d'accord sur la méthode. Sortir de la crise que traverse la Turquie passe par une solution de long terme, qui impliquera une rem