Ernest-Antoine Seillière s'intéresse au sort d'AOM. Mais après deux mois de crise et pour deux mois seulement. Le revirement de celui qui ne voulait être qu'un «investisseur financier» est un épisode de plus de la folle histoire d'AOM-Air Liberté-Air Littoral, qui n'en finit pas de s'écrire alternativement en Suisse et en France. Et on comprend que les 7 400 salariés de l'ensemble aérien ne comprennent plus très bien l'enjeu des discussions et des polémiques en cours (lire ci-dessous).
Aujourd'hui, la scène se joue à Zurich, où SAirGroup, l'actionnaire-opérateur suisse des trois compagnies françaises, dira si oui ou non il soutient l'idée d'un projet de restructuration et accepte de participer au sauvetage industriel en injectant 500 millions de francs (76 millions d'euros). Autrement, ce sera le dépôt de bilan.
Pour le moment, personne ne semble favorable à cette «sinistre solution». Ni les Suisses, à qui une liquidation coûterait extrêmement cher on parle de 5 à 6 milliards de francs (0,76 à 0,91 milliard d'euros) , ni les salariés bien entendu, ni même Seillière, président du Medef et PDG de Marine-Wendel, l'actionnaire à 50,01 % des trois transporteurs français qui, jusqu'à ces derniers jours, s'était montré bien peu bavard dans cette affaire.
Gagner du temps. Les uns et les autres espèrent désormais obtenir un sursis de deux mois, le temps de trouver une solution à cette catastrophe industrielle. Restructuration, reconversion, reprise? Aucun projet formalisé n'émerge po