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Libération

«On est là parce qu'on ne les croit pas»

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Les salariés des compagnies menacées manifestaient hier à Orly.
par Marie-Sophie KELLER
publié le 25 avril 2001 à 0h35

Ils sont mille, assis par terre, à chanter: «Couvelair, Swissair, Seillière, on veut rester en l'air», dernier coup de gueule avant l'assemblée des actionnaires de SAirGroup aujourd'hui à Zurich. Parmi les salariés des compagnies AOM-Air Liberté et Air Littoral, qui manifestent sur l'aéroport d'Orly contre le désengagement de leur maison mère suisse, Valérie, 38 ans, hôtesse AOM, constate que «depuis le 18, Seillière change de discours. Il était obligé de bouger, sinon le CE portait plainte contre les actionnaires pour malversation. Intelligent, il a préféré jouer le dialogue plutôt que risquer un procès. Aujourd'hui, c'est l'attention des Suisses qu'on veut attirer. Deux mois de sursis, ça ne signifie rien. On veut savoir si c'est un leurre. On exige de connaître le projet industriel de Rochet. Vu la mobilisation, ils ne pourront pas faire sans nous. Il ne faut pas nous prendre comme des ennemis mais comme des partenaires».

Coulisses. Pour Sylvie Faure, secrétaire générale de la CGT Air Liberté, «les gens sont angoissés et conscients que l'enjeu dépasse leur compagnie et menace l'ensemble du transport aérien français. Le gouvernement, dont la politique n'est pas lisible, est responsable comme les actionnaires. Tout le monde a rencontré tout le monde... sauf les représentants des salariés! On a le sentiment que notre sort s'est déjà joué, en coulisses.» Le 27 avril, Marc Rochet présentera au comité d'entreprise les décisions des actionnaires. «Pour l'instant, on ne sait rien