Zurich envoyée spéciale
Deux mois... et pas un jour de plus. Deux mois pour restructurer, recontruire un projet, éviter une catastrophe sociale et tenter de sauver ce qui pourra l'être. Hier, alors que les dirigeants suisses de SAirGroup tentaient d'expliquer à des milliers de petits actionnaires suisses réunis en assemblée générale, le montant des pertes historiques du groupe helvétique (1,8 milliards d'euros en 2000), Marc Rochet, le patron d'AOM-Air Liberté annonçait en milieu d'après midi aux 7 400 salariés des compagnie françaises les conditions de leur survie: une rallonge de 500 millions de francs débloquée par les deux actionnaires SAirGroup (49,5 %) et Marine-Wendel (50,5 %) pendant une période maximum de deux mois (voir Libération du 25/04). Et si le 30 juin, le plan de restructuration présenté par Rochet ne convient pas aux uns et aux autres, ce sera le déluge. Dans une lettre diffusée mercredi aux salariés, il précise qu'il est toujours en quête d'un ou de plusieurs actionnaires «afin de remplacer SAirGroup et Taitbout (holding majoritairement détenue par Marine Wendel), qui «ne souhaitent pas poursuivre leurs investissements dans ce secteur d'activité». Pour les syndicats, ce sursis devrait se traduire par au moins 2 700 suppressions d'emplois, soit l'ensemble des effectifs d'Air Littoral en l'absence d'un repreneur (1 200 personnes), et 1 500 salariés du pôle AOM-Air Liberté.
A l'heure où les Français comptent leurs abattis, les actionnaires suisses de SAirGroup,