Mamers (Sarthe)
envoyé spécial
Il y a quatre ans, le site de Mamers (Sarthe) a été rayé de la carte Moulinex. On y faisait des hachoirs, des moteurs, des batteurs à oeufs. 411 emplois avaient été supprimés (2 600 pour l'ensemble du groupe en Europe), dont 262 à 45 km de là, à l'usine d'Argentan (Orne), qui avait aussi mis la clé sous la porte. C'était bien avant la fusion avec Brandt, en septembre dernier, mais c'était déjà «un plan social de la dernière chance», déjà le «douloureux volet» d'un projet global de restructuration. Pierre Blayau, président du groupe, avait à l'époque pompeusement étiqueté le projet «reconquête de la performance». Ce jeudi, jour de la présentation des comptes 2000 du groupe, l'appellation sonne tragiquement faux. Moulinex et Brandt pourraient annoncer pour leur premier exercice commun une perte proche de 48,9 millions d'euros, et près de 3 000 suppressions d'emplois.
Mobilisations. A Mamers (6 400 habitants), il ne reste de Moulinex qu'un bâtiment bas, à la peinture blanche écaillée. Une aile est à l'abandon, mais l'autre semble au bord de la renaissance. On remarque des pelouses rasées de frais, le va-et-vient régulier des camions sur le parking. Deux entreprises de 40 employés ont sommairement pris leur quartier ici. «Une troisième est attendue», se félicite le maire, Michel Corbin. Elles viendront, sur les lieux de la désertion du géant de l'électroménager, achever de régénérer un tissu économique qui a été choyé depuis quatre ans. Selon un conse