Alcatel arrête la production de ses téléphones portables. Plus précisément, il en sous-traite la fabrication. Comme ses concurrents du secteur, Ericsson, Philips, Sagem, Motorola ou Siemens, qui croulent sous les stocks, l'équipementier réduit la voilure. Mais, rassure Serge Tchuruk, son PDG, il n'y aura ni suppression de postes, ni licenciements. Les premiers signes de la crise étaient apparus en décembre, quand Alcatel a remercié ses intérimaires.
Angoisse. Les craintes s'étaient ravivées en mars, avec l'annonce sur le site de Laval en Mayenne et celui d'Ilkirch en Alsace, de plusieurs semaines de chômage technique. Mais la firme avait juré que ces mesures seraient les seules mises en oeuvre au premier semestre (voir Libération du 15 mars). Ce n'est pas le cas. L'annonce est tombée brutalement hier matin, lors d'un Comité central d'entreprise, à Paris. L'usine de Laval sera cédée, avec ses 830 salariés, leurs contrats de travail et en prime les stocks, à un sous-traitant américain (dont le siège est à Singapour), Flextronics. Le même à qui Ericsson a confié en janvier le soin de fabriquer ses mobiles. Le site de fabrication d'Ilkirch reste en revanche dans le giron d'Alcatel, mais il change d'activité. L'usine produira des amplificateurs optiques et des interfaces pour le compte de la branche de composants optiques.
A Laval, les syndicalistes sont un peu sonnés: «On savait qu'on évoluait dans un environnement de crise, mais on ne s'attendait pas comme ça, à être vendus», l