Les uns crient au massacre social, l'autre affiche sans ostentation des convictions «humanistes». Les 21 000 salariés de Moulinex-Brandt dans le monde, dont 4 000 sont virés (Libération du 27 avril), hurlent à la casse de l'entreprise quand Patrick Puy, 45 ans, le nouveau PDG, parle de la fusion du 22 décembre comme «la plus belle des chances».
Il y a comme un hiatus entre ces deux visions du monde de l'entreprise. Et si Patrick Puy y croyait vraiment? «C'est un type carré, droit, solide, pas colérique, un vrai patron de bonne pointure», assure l'un des hommes de Pierre Blayau, l'ancien PDG de Moulinex, qui l'a côtoyé pendant les négociations de la fusion Moulinex-Brandt.
Vitrine sociale. La clé du discours et du comportement de Patrick Puy, qui n'a ni la «grande gueule» de son prédécesseur, ni son aisance, est peut-être à chercher dans le poste qu'il occupait avant de rejoindre l'équipe d'El. Fi, ce groupe italien qui contrôle désormais le numéro 3 européen du petit électroménager. Avant de faire le sale boulot chez Moulinex, Patrick Puy, polytechnicien passé par Total et Schlumberger, était depuis 1994 le numéro 2 de Legrand, champion du petit équipement électrique... et vitrine sociale réputée.
La maison, qui comptait 22 000 salariés dans le monde avant sa fusion amicale avec Schneider (le même nombre d'employés que Moulinex), paraît irréprochable sur ce point: intéressement des salariés, stock-options pour tous, formations «qualifiantes» payées par la maison et 35 heures dè