C'est une petite salle de bains d'appartement parisien. Dans la baignoire, deux enfants barbotent. Au sol, deux autres se barbouillent de peinture des pieds à la tête. L'éducatrice rectifie les coups de pinceau qui se promènent trop vers la bouche. Dans la chambre, un bébé dort, et quelques autres s'amusent dans le séjour transformé en salle de jeux.
Structure associative subventionnée par la Ville et la CAF (caisse d'allocations familiales), Caramel a refondu trois appartements du XIIe arrondissement en mini crèches (7 enfants maximum) depuis septembre dernier. L'atmosphère «comme à la maison» est agréable, mais le lieu est surtout remarquable et innovant comparé au désert parisien pour ses horaires souples et allongés. Les enfants y sont gardés de 7h30 à 21 heures alors que les crèches collectives ferment leurs portes au plus tard à 18 h 30. «Et encore, remarque une mère, il faut être là à 18h10, dernière limite. Avec le transport, cela veut dire quitter le bureau entre 17 heures et 17 h 30, ce qui est impossible pour nombre de salariés.» Les Parisiens sont donc les champions de la garde relais avec baby-sitters ou grands-parents qui prennent la relève en fin de journée.
Caramel évite ces échafaudages humains. Outre l'amplitude des horaires, l'association apporte de la souplesse dans la semaine, sur l'année. «Une de nos mères travaille chez Décathlon, dit la directrice, Claude Lecromier. Elle laisse plus longtemps son enfant durant les fortes périodes de travail, en déce