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Libération

Le Sonic Cruiser de Boeing accélère.

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Trois groupes japonais pourraient participer à cet avion quasi supersonique.
publié le 2 mai 2001 à 0h44

L'industrie aéronautique moderne a cela de particulier qu'elle ne met pas en chantier un projet de nouvel appareil si celui-ci n'a pas trouvé sa clientèle. Ainsi, faute d'acheteurs potentiels, l'avionneur américain Boeing a dû renoncer, fin mars, à développer un super Jumbo de 520 places, le 747X, pour s'opposer à l'avion géant européen, l'Airbus A 380, lequel transportera de 555 à 650 passagers selon ses versions.

Boeing, qui pendant plusieurs décennies s'est imposé comme un leader sans véritable concurrent sur le marché des gros porteurs, laisse donc ce créneau libre à son principal rival commercial. Mais comme les Américains ne peuvent pas regarder les Européens leur rafler tous les contrats, ils espèrent avoir trouvé une parade.

Mach 0,95. Dans la foulée de l'abandon du 747 rallongé, Phil Condit, le président de Boeing, annonçait le lancement du projet Sonic Cruiser. L'ambitieux programme d'un avion commercial capable de transporter de 200 à 300 passagers à Mach 0,95, une vitesse proche de celle du son, soit un peu plus de 1 100 km/h (1). En s'arrêtant ainsi aux portes du monde supersonique, Boeing évite les inconvénients du fameux «bang» et les multiples nuisances et défis techniques qui en résultent.

Reste la faisabilité économique d'un tel projet. Sur ce point, les Américains n'ont aucun doute et semblent en accélérer la mise en route. Phil Condit estime que l'étude et le développement du Sonic Cruiser ne devrait pas excéder 12 milliards de dollars (13,5 milliards d'euro