Le boycott et les mesures de rétorsion envisagées contre Danone sont-ils en train de s'essouffler? Plus d'un mois après sa mise en place par l'aile gauche du PS et par les syndicats du groupe, une partie des zélateurs de la manière forte, à l'exception de la CGT, donne l'impression d'assouplir ses positions. A commencer par Jean-Paul Huchon, le patron (PS) du conseil régional d'Ile-de-France: certes, il n'a jamais appelé au boycott pur et dur, mais il refusait de financer à hauteur de 4 millions de francs (609 600 euros) le nouveau centre de recherche Danone-Vitapole, à Palaiseau (Essonne), avant de changer d'avis. «Jean-Paul Huchon était d'accord pour donner un avertissement à Frank Riboud, le PDG de Danone; ce qu'il a fait. Mais le boycott peut être très mauvais pour l'image d'une grande marque mondiale comme Danone. Et, en plus, cela ne sert pas forcément tous les salariés», explique une de ses proches.
Invendus. C'est l'avis que partage Daniel Vaillant, délégué CFDT de l'usine LU de Château-Thierry (Aisne, 308 salariés), qui a lancé un petit pavé dans la mare plutôt consensuelle du 1er mai des salariés du groupe: «L'appel au boycott, c'est favoriser des requins sauvages et inconnus, par rapport à des requins identifiés. La pratique du groupe Danone n'est pas bonne, mais les actions de restructuration dans les groupes comme Nestlé, Miko, Perrier (...) sont encore pires», a expliqué l'intéressé, dans un communiqué adressé au maire de Château-Thierry. Pourtant, à l'annonce d