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Libération

Le métro londonien fonce vers la privatisation

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Le maire, dissident travailliste, s'oppose au projet.
publié le 3 mai 2001 à 0h45

Londres

de notre correspondant

A deux pas de la City, des hommes et femmes en costumes gris ou noir, munis de parapluies de la même couleur, sortent par dizaines de la station Chancery Lane. Le flux est à sens unique. Depuis l'aube, personne n'entre. L'employé au guichet refuse de vendre des tickets, sans explication: «Attendez jusqu'à 10 h 30.» Après plusieurs demandes, il finit par lâcher l'un des mots magiques du Tube, le métro londonien ­ «Travaux!» ­, et montre du doigt l'échafaudage qui obstrue l'un des deux escalators. Un matin comme les autres dans les entrailles de la capitale britannique.

A part les touristes, aucun passager ne manifeste fureur ou étonnement. Le métro le plus vieux du monde (fondé en 1863) accumule retards, pannes, incidents ou fermetures. Il réussit l'exploit d'être à la fois vétuste, absolument pas fiable (un même trajet peut prendre entre 15 et 45 minutes) et prohibitif (un ticket 2 zones coûte 20 francs).

Mammouth. Pour remettre le mammouth sur pied, le cabinet néotravailliste veut procéder à sa privatisation partielle, une mesure que même le conservateur John Major n'était pas parvenu à mettre en oeuvre. Malgré l'opposition farouche de Ken Livingstone dit «Ken le Rouge», le maire de Londres, il a franchi, hier, une première étape, en annonçant les noms des trois meilleurs repreneurs. L'un des principaux syndicats du personnel, le RMT (Rail, Mer et Transport) est furieux.

Tout le monde est d'accord sur le constat. Sans investissements massifs, le Tu