«On ne fait pas le même métier.» Dans le petit monde du recrutement, le développement des job boards, ces portails qui jouent le rôle d'intermédiaires entre les recruteurs et tous ceux qui recherchent un emploi, fait grincer les dents. Course au gigantisme, sacralisation de la mobilité, le poids pris par ces sociétés qui n'existent qu'en ligne agace les acteurs traditionnels du marché. Pour autant, chacun reconnaît que la Toile est devenue un outil incontournable dans la recherche d'un emploi ou d'un candidat. D'un côté, les entreprises reçoivent des centaines de réponses à leurs annonces, là où elles n'en récoltaient que quelques dizaines dans la presse; de l'autre, les candidats peuvent être actifs, en recherchant vraiment un job, ou en veille lorsqu'ils se contentent de mettre leur CV en ligne en attendant que l'on vienne les solliciter.
Si la plupart des recruteurs reconnaissent le caractère novateur de ces portails de l'emploi et disposent de sites proposant les mêmes services, ils cherchent surtout à s'en différencier. Premier grief: le suivi des candidatures. Pour Jean-Philippe Neuville, un sociologue spécialisé dans le monde du travail, «la quantité de CV qui parvient sur les sites d'emploi rend la gestion de l'ensemble très difficile. Face à cette inertie, les candidats n'hésitent pas à appliquer la stratégie du bourrage, laissant leur CV partout, en plusieurs versions, et de façon répétée dans le temps... Ça ne coûte pas plus cher!» Chez L'Oréal, l'un des grands com