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Libération

Des cadres bien encadrés.

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Pour favoriser les liens et renforcer l'esprit maison, les grands groupes montent leur université d'entreprise.
publié le 7 mai 2001 à 0h48

Pour motiver les troupes et resserrer les rangs, la mode n'est plus au saut à l'élastique entre collègues. Les stages commandos des années 1980 ont été remplacés par un concept plus soft, et plus efficace: l'université d'entreprise. Aujourd'hui, les cadres des grandes entreprises sont régulièrement convoqués à des rencontres classiques (séminaires, débats), sportives (fitness, karts) ou conviviales (voyages, dîners) destinées à développer leur potentiel personnel ou leur esprit maison. L'université sert à ça. On y pratique par exemple le work out, technique qui consiste à réunir une équipe de cadres avec leur dirigeant. Un formateur fait d'abord sortir le chef de la salle, et suscite les critiques parmi ses cadres. Puis le chef revient et doit répondre à chacune de ces critiques. Cela afin de rendre le management plus «démocratique».

La pénurie de cadres et d'ingénieurs qualifiés est pour beaucoup dans cette approche plus comportementale des ressources humaines; en les responsabilisant, on tente de les fidéliser.

La méthode «université d'entreprise» n'est pas neuve ­ General Motors créa la première aux Etats-Unis dans les années 1920 ­, mais son récent développement en France, où plus d'une centaine d'entreprises en sont dotées, est un signe des temps. L'économie se porte mieux. Dans son sillage, le «capital humain» revient dans les tuyaux. Antoine Guichard, ex-PDG de Casino, confirme: «Manager, jusqu'à présent, consistait à ordonner, contrôler et sanctionner; désormais, cela