Qu'elles soient fixes ou itinérantes, logées en château ou développées en réseau, virtuelles ou réelles, «les universités d'entreprise échappent à toute grille de lecture», estime Laurent Saussereau, président de l'Icad, institut des cadres dirigeants. Seule certitude, elles coûtent cher : entre 30 000 F (4573 euros) et 100 000 F (15 244 euros) par cadre et par an. Certains économistes américains affirment cependant qu'elles contribuent à tirer la croissance : elles rapprochent les cadres, limitent leur turn-over et favorisent leur réactivité. Tour d'horizon des universités françaises à travers trois exemples très différents : Suez, Disney et Vivendi.
Suez, réussir la fusion
Quand le groupe Suez et la Lyonnaise des eaux décident de fusionner en 1997, il leur manque encore l'instrument de leur synergie : ce sera l'université Suez, lancée il y a tout juste un an. Près de 20 000 cadres, qui représentent environ 10 % des effectifs, sont appelés à passer par le château de Fillerval, propriété du groupe près de Beauvais, pour «rassembler les éléments d'un puzzle à travers un organisme fédérateur», dit Nadine Lemaître, directrice de l'université. L'objectif avoué est de faire se rencontrer un maximum de cadres «pour créer un sentiment d'appartenance à un groupe unique». D'où une recherche constante de l'hétérogénéité au sein des séminaires : «On essaye de mélanger les métiers ainsi que les fonctions, et surtout de réunir les nationalités dans une ambiance la plus conviviale possible»