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Libération

Les Japonais angoissés par le dragon chinois

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L'Etat nippon craint de perdre son leadership économique.
publié le 9 mai 2001 à 0h49

Tokyo de notre correspondant

Le «samouraï» économique des années 80 n'est plus ce qu'il était. Un rapport du très puissant ministère nippon de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (Meti) l'affirme: faute de réformes structurelles et d'une nette amélioration de la compétitivité de ses entreprises, le Japon est handicapé face à la concurrence chinoise et risque de voir remis en question son rôle de moteur de l'économie asiatique. Cette perte de confiance de l'archipel et ses conséquences pour la prospérité de la région figurent en tête de l'ordre du jour de la Banque asiatique pour le développement (BAD), dont la réunion annuelle s'ouvre aujourd'hui à Hawaii.

La crise existentielle du géant japonais n'est pas nouvelle. Depuis le crash de la bulle spéculative et immobilière survenue au début des années 90, la locomotive nipponne patine. L'inquiétude de Tokyo sur la montée des rivalités économiques régionales et sur son éventuelle perte d'influence démontre en revanche que le mal est plus profond que les chiffres le laissent croire.

Signal d'alarme. Le grand quotidien Yomiuri vient de dévoiler le contenu alarmant d'un «Livre blanc» du Meti censé paraître le 18 mai. Les auteurs de ce rapport encore confidentiel y affirment que le pays du Soleil-Levant «ne sera bientôt plus le moteur économique de la région». Le développement économique de la Chine y est présenté comme une «nouvelle menace». Les économies émergentes d'Asie orientale sont décrites comme des «concurrents potentiel