Au bord du gouffre, Kalisto cherche une nouvelle fois à calmer le jeu. L'ex-PME vedette du jeu vidéo a demandé et obtenu des autorités boursières la suspension de la cotation du titre en fin de semaine dernière. Une procédure «assez rare» en France selon Olivier Allot, porte-parole de la Bourse de Paris, justifiée par les lourdes incertitudes pesant sur l'avenir de la société. La cotation ne reprendra pas avant le lundi 14 mai, date prévue pour l'annonce des résultats définitifs de l'exercice 2000. Lors de la suspension, l'action cotait 2,14 euros (14Êfrancs), en chute de 93 % par rapport à son plus haut historique (mars 2000), mais en hausse de 275 % par rapport au plancher atteint après la première annonce des résultats catastrophiques, le 12 mars dernier.
Un mouvement de yoyo boursier alimenté par les nombreuses rumeurs courant sur la société, guère habituée à la communication de crise. Faillite virtuelle, rachat, résultats alternativement pires ou moins mauvais que prévus, les difficultés de Kalisto en ont fait la proie des spéculateurs à la petite semaine, amplifiant encore l'impression de cafouillage de la société bordelaise.
Relativiser. En plein préparatifs de l'E3, le grand salon du jeu vidéo de Los Angeles qui débute la semaine prochaine, Nicolas Gaume cherche à relativiser: «Les actionnaires ont besoin d'informations clarifiées même si 2000 restera une très très mauvaise année», explique le jeune patron de Kalisto qui préfère mettre en avant l'embellie du premier tr