Les fabricants d'armes français ne sont pas contents. «Notre situation est inquiétante», a martelé hier Noël Clavelloux, président du Cidef (Conseil des industries de défense françaises), lobby qui regroupe l'essentiel des entreprises de ce secteur. Le motif de leur aigreur? la baisse de crédits militaires, alors qu'une nouvelle loi de programmation (2003-2008) est en cours d'élaboration.
«Les crédits d'équipement réellement dépensés par le ministère de la Défense sont passés de plus de 110 milliards en 1990 à 70 milliards en 2000 (de 16,77 à 10,67 milliards d'euros). Une baisse de 40 % en dix ans», constate le Cidef. «La France a fait un peu moins mal que l'Allemagne», reconnaît Noël Clavelloux qui vante l'attitude de la Grande-Bretagne, où le budget d'équipement militaire est en hausse. Résultat: l'anglais BAe Systems est aujourd'hui le premier industriel européen de l'armement, «le seul à jouer dans le peloton des quatre grands», mondiaux avec Lockheed-martin, Boeing et Raytheon. L'européen EADS est surtout présent dans l'aéronautique civile.
«Ce qui particulièrement grave, c'est que l'on a sacrifié la recherche-développement (RD)», assure le président du Cidef. En cinq ans, de 1994 à 1999, les dépenses «études amont» ont baissé de 50 % pour atteindre 2,6 milliards de francs (400 millions d'euros) par an. «C'est un grand danger, car si nos industries ne sont plus au meilleur niveau technologique, elles n'exporteront plus», affirme Noël Clavelloux. Or, les exportations repr