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Libération

Schneider-Legrand: une fusion bloquée

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publié le 10 mai 2001 à 0h49

Prés d'une semaine après la décision de la cour d'appel de Paris annulant la décision du Conseil des marchés financiers (CMF) autorisant la fusion Schneider-Legrand, la confusion règne. Cette première grande victoire des actionnaires minoritaires créée une situation inédite et les experts judiciaires des deux parties s'interrogent. Le conflit portait sur la valorisation d'une catégorie bien précise de titres Legrand: les actions à dividende prioritaire (ADP), dont le coupon se montait à 60 % de plus qu'une action ordinaire. En lançant son OPE (offre publique d'échange) sur Legrand, Schneider avait estimé que les porteurs d'ADP devaient accepter une décote de plus de 40 %, justifiée par leur faible valorisation sur le marché. La COB et le CMF lui avaient donné raison. Mais pas la cour d'appel, saisie par l'Association des actionnaires minoritaires. Cette dernière a annulé la décision du CMF. Mais pas toute la procédure. Du coup, personne ne sait si Schneider a maintenant le droit d'offrir plus pour les ADP en payant moins les actions ordinaires. Ce qu'il s'apprêterait à faire, selon plusieurs sources. «Un actionnaire a le droit de surenchérir sur sa propre offre, mais pas d'offrir en dessous, analyse un bon connaisseur du dossier. A moins de lancer une nouvelle offre». Impossible, selon certains, puisque la procédure n'a pas été entièrement annulée. «De toute façon, confie un proche des actionnaires minoritaires, Schneider sera obligé d'offrir plus. Mais tout cela devrait se