Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Panique à Francfort: le «wait and see» prôné avec assurance depuis plusieurs mois par la Banque centrale européenne (BCE) n'a pas résisté à la multiplication des signes de ralentissement de l'économie mondiale et surtout européenne. Hier, le Conseil des gouverneurs a décidé, à la surprise générale, de diminuer son principal taux directeur, le Refi, de 4,75 % à 4,50 % afin de doper le moral des entreprises et des ménages. En relâchant la pédale de frein, Francfort rejoint ainsi le mouvement entamé par toutes les Banques centrales des pays développés qui ont baissé à plusieurs reprises les taux à trois mois. Wim Duisenberg, président de la BCE, a expliqué hier que les taux d'intérêt avaient atteint «le niveau approprié [...] pour permettre à l'économie de la zone euro d'être en mesure de maintenir la stabilité des prix et, en conséquence, de contribuer à une croissance économique saine au cours des prochaines années».
Baisse surprenante. Il reste que cette petite baisse, la seconde de la jeune histoire de l'institution francfortoise, est pour le moins surprenante, la situation économique n'ayant pas fondamentalement changé depuis le mois dernier lorsqu'elle a refusé sèchement tout assouplissement de sa politique monétaire. D'ailleurs, les gouverneurs des banques centrales de la zone euro ont multiplié, jusqu'à ces derniers jours, les déclarations péremptoires justifiant le maintien du statu quo monétaire.
«Mauvaises conditions». Le 6 mai derni