Cela fait un an que j'ai ouvert mon salon de thé dans un petit village médiéval bourguignon. Dès les premiers mois, j'ai cherché à me procurer une licence II, pour pouvoir vendre du vin, ce qui me paraît logique dans la région. Je n'ai pas vocation à devenir un bar, je veux juste pouvoir satisfaire une clientèle qui, ici, n'a aucun endroit où boire le vin de pays. C'est d'une tristesse la plus totale. Le bar du coin n'a pas de crus locaux intéressants. L'autre, c'est même pas la peine d'y songer, le patron a une licence juste histoire de pérorer. Un coup c'est galerie de peinture-café, un coup c'est pizzeria-galerie-bar. Quant à la Maison de Pays, elle ne fait des dégustations que le week-end l'été (et quand le viticulteur n'oublie pas de venir)... Bref, au regard de ce qui se fait, y'a pas de coin sympa.
Donc, bien qu'il n'y ait que deux bars ouverts (et aucun dans la vieille ville), les douanes m'ont dit que le numerus clausus était atteint et qu'aucune licence, même de deuxième catégorie, n'était disponible. Il m'ont conseillé, pour en obtenir une, de l'acheter dans un rayon de 100 kilomètres et de la faire transférer avec l'accord de la préfecture.
C'est là que la situation devient ubuesque: les douanes sont incapables de me dire où en trouver une et depuis 9 mois, j'ai tout essayé: les annonces, les mairies, les agences immobilières, les agences spécialisées dans la restauration, les grossistes, les syndicats de la profession, la chambre de commerce, le conseil régional,