Jean-Michel, 41 ans, est en fauteuil roulant depuis dix ans, suite à un accident. Après trois ans de rééducation, il a repris le travail dans la mairie de sa commune.
«Aujourd'hui je travaille dans un bureau, un peu de compta, un peu de gestion du personnel. Mon retour après l'accident n'a pas été évident. J'ai dû faire le forcing avec l'Association des paralysés de France. Mais pour mon équilibre, c'était important. Quand on a un accident grave, tout le monde vous plaint et vous enterre, on ne s'attend pas à ce que vous repreniez le boulot.
«J'étais d'ailleurs prêt à rester chez moi, avec ma femme et mes gosses. Mais je devenais fou. Avant de m'installer derrière mon bureau, il a fallu tout casser à la mairie. Les portes étaient trop étroites, il y avait des marches partout. Et aucun ascenseur assez large pour mon fauteuil. Petit à petit, les aménagements ont été faits. Il a fallu convaincre mes autres collègues de bureau que j'avais ma place à côté d'eux.
«Aujourd'hui j'ai une petite influence sur les décisions de la ville. Les plans inclinés ne sont plus oubliés quand on construit une salle des fêtes. Je me mêle de ce qui ne me regarde pas : pour la piscine, avec les services techniques, on a convaincu l'architecte de changer certains plans qui auraient interdit le bassin aux handicapés. Mais je ne me bats pas que pour moi. Les mères avec des poussettes ou les vieux qui ont du mal à marcher profitent des aménagements. Il n'y a pas longtemps, j'ai fait le siège du bureau du m