Jacques Chirac a proposé qu'on les appelle désormais les «prochains pays émergents (PPE)». Mais cette version plus optimiste ne change rien au constat: les pays les moins avancés (PMA) sont les plus pauvres de la planète. Ils sont 49 dans ce «club», dont 33 se trouvent en Afrique, un dans les Caraïbes (Haïti) et les autres en Asie-Pacifique. Depuis 1971, l'ONU dénomme PMA les Etats qu'elle juge structurellement handicapés dans leur développement et méritant une attention particulière de la communauté internationale.
A sa création, ce groupe ne comptait «que» 25 pays. A ce jour, seul un pays a réussi à s'extraire de la liste: le Botswana, qui, pour autant, comme l'a souligné Kofi Annan à Bruxelles, connaît le taux le plus élevé de séropositifs et de malade du sida dans le monde. Aujourd'hui, les PMA ont un revenu moyen de 278 dollars (318 euros) contre 25 535 dollars (29 209 euros) dans les pays industrialisés. Leur 630 millions d'habitants se partagent moins de 1 % du revenu mondial. Un enfant sur six n'y survivra pas au delà de cinq ans; l'espérance de vie y est de 51 ans; 43% de la population n'a pas accès à l'eau potable et 50% est illettrée.
S'ils représentent 10% de la population mondiale, les PMA ne contribuent qu'à 0,6% de l'économie mondiale, soit un recul de 40% par rapport au début des années 80. L'aide publique étrangère a presque diminué de moitié au cours de la dernière décennie et ne représente que 0,05% du PIB des pays développés. La dette extérieure en revanche