Tokyo, de notre correspondant.
Le mouvement de contestation de la finance mondiale fait ses premiers pas au Japon. Réunis ce week-end à Tokyo autour du président d'Attac, Bernard Cassen, une dizaine de représentants d'organisations non gouvernementales nipponnes ont répondu présent à l'appel lancé par ce dernier pour la constitution, dans l'archipel, d'une branche locale de l'association pour la taxation des transactions financières (1).
Restructurations. Le pays du Soleil levant, premier créancier de la planète, reste peu touché par les mouvements spéculatifs internationaux. Le capital de ses grandes entreprises demeure en effet encore très majoritairement dans les mains d'actionnaires japonais. Le taux d'épargne des ménages y est l'un des plus élevés au monde. Mais les douloureuses restructurations industrielles en cours sont en train de faire prendre conscience à l'opinion que la mondialisation, dont les firmes nipponnes ont tant profité, a aussi un coût: «Même limitée par rapport aux autres pays développés, la facture sociale des premières restructurations entraîne un réveil des syndicats et des ONG», explique Yuko Imoto, membre d'un comité de soutien aux travailleurs immigrés.
Le président d'Attac, journaliste au Monde Diplomatique, était venu à Tokyo pour participer à une table ronde organisée par l'Institut Français. Ses explications sur l'aspect dévastateur de la spéculation financière mondiale ont reçu le soutien de plusieurs intellectuels, dont l'activiste Yayuri Mats