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Libération

Au Laos, un barrage pour le développement

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Ce projet colossal, s'il se concrétise, représenterait 60 % de son PIB.
publié le 15 mai 2001 à 0h53

Bangkok, intérim.

C'est une poule aux oeufs d'or nichée dans l'un des pays les plus pauvres de la planète. Le Laos peut se targuer d'un potentiel hydroélectrique exceptionnel de 20 000 mégawatts, mais, avec seulement 300 dollars (343 euros) de revenus par an et par habitant, il demeure surtout l'une des lanternes rouges du sous-développement. Montagneux et enclavé en Asie du Sud-Est, le pays a donc jeté ses derniers espoirs de décollage dans la construction de barrages susceptibles d'alimenter ses voisins, en particulier la Thaïlande.

Feuilleton. L'un des projets les plus ambitieux, Nam Theun 2, du nom d'un affluent du Mékong, est piloté par un consortium international dont EDF est la principale partenaire. D'après son représentant à Vientiane, Jean-Christophe Delvallet, «cet ouvrage de 920 MW et d'1,1 milliard de dollars (1,26 milliard d'euros, ndlr) devrait être mis en service en janvier 2007» et dégager une manne annuelle de 235 millions de dollars (268 millions d'euros). Ses revenus représenteraient alors 60 % du PIB. Il n'y a plus de doute «sur la concrétisation de ce projet exemplaire», veut croire un conseiller français du commerce extérieur à Vientiane.

Mais, pour l'instant, Nam Theun 2 reste un interminable feuilleton à rebondissements et une Arlésienne pour les 4 500 villageois du plateau de Nakai, site du futur réservoir du barrage, à 250 km à l'est de Vientiane. Un paysage désolé, «lunaire», disent les plus sévères, dégradé par les cultures sur brûlis pratiquées par