Mauvaise passe pour les patrons suisses. Après Philippe Bruggisser et Eric Honegger, son successeur à la tête de SairGroup (Swissair); après Anton Affentranger, directeur financier du groupe pharmaceutique Roche, viré la semaine dernière pour incompatibilité d'humeur avec son PDG quatre mois après son embauche ; c'est au tour du patron de Kuoni d'être débarqué. Sans ménagement.
Suspendu. Daniel Affolter, 47 ans, a sans doute mal mesuré les conséquences de son appétit d'argent: il avait cru pouvoir s'octroyer une prime de 8 millions de francs suisses (5,3 millions d'euros) prélevée sur les bénéfices confortables de Kuoni, numéro un du tourisme suisse. Las, son conseil d'administration n'a pas apprécié: hier, il a été purement et simplement suspendu de ses fonctions.
Aussitôt, Daniel Affolter a décidé de porter plainte contre sa propre compagnie. Qui en a fait de même. La bataille devrait se poursuivre aujourd'hui devant l'assemblée générale des actionnaires: une majorité d'entre eux exige la destitution du PDG. Jouant la montre, ce dernier a consenti à démissionner de la Fondation Kuoni qui contrôle 25 % du groupe. Dont il entend bien conserver la présidence.
Ses actionnaires lui montrent en tout cas la sortie, soulignant que sa démission de la Fondation sonnait déjà comme un aveu d'«illégalité». Son départ de la présidence «serait le prochain pas conséquent», estime le groupe de tourisme. Qui a fait preuve de davantage de mansuétude à l'égard d'Alfred Kuoni, 87 ans, fils du f