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Libération

Les 35 heures changent la vie.. pas le travail

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Pour les salariés, la réduction du temps de travail joue avant tout sur le temps libre.
publié le 15 mai 2001 à 0h53

La réduction du temps de travail (RTT), c'est d'abord du temps libre. Des études l'avaient déjà mis en évidence. Une enquête (1) auprès de 1 621 salariés passés depuis un an aux 35 heures et menée par les services statistiques du ministère de l'Emploi (Dares) le confirme. Selon cette étude, réalisée entre novembre 2000 et janvier 2001, l'impact de la RTT est beaucoup plus sensible sur la vie quotidienne que sur les conditions de travail.

Créations d'emplois. Qu'il s'agisse de la loi Robien de juin 1996 ou de la première loi Aubry de 1998, la réduction du temps de travail avait d'abord un but: créer des emplois. L'objectif était même chiffré: 10 % de réduction horaire devait induire 6 % d'embauche. Ce but a, au moins dans la première phase d'application, sans doute été atteint. Mais avec la croissance, cela aura représenté moins d'un emploi créé sur cinq. Et l'effet «solidarité» est presqu'oublié.

La RTT devait aussi modifier les conditions de travail. Cet aspect ne semble pas non plus avoir bouleversé les esprits. Pour 45 % des personnes interrogées, il n'y a pas eu d'évolution; 26 % estiment que leurs conditions de travail se sont améliorées, et 28 % pensent qu'elles se sont dégradées. Mais parmi celles-ci, le mécontentement est d'autant plus vif qu'elles se trouvent aussi dans une entreprise où les salaires en ont pris un coup. «La baisse de la rémunération contribue à rendre le bilan global plus négatif pour les salariés qu'elle touche», notent ainsi les auteurs de l'enquêt