Evidemment, on a dû déplorer quelques «minutes millionnaires» de moins sur la planète. Dans leur effondrement, les valeurs Internet ont englouti des fortunes express. En 2000, où la Bourse a infligé de sévères corrections aux entreprises du Net, 80 000 personnes ont en effet dû quitter le classement des riches que la banque d'affaires Merrill Lynch établit chaque année. Leur disparition n'a cependant guère pesé sur le cours des choses. Selon l'étude réalisée conjointement avec Cap Gemini Ernst and Young, les riches ont globalement bien survécu à la bourrasque boursière de l'an dernier. Leur fortune a même fructifié (+ 6 %) et le nombre (7,2 millions de personnes contre 7,02 en 1999) de ceux qui ont plus d'un million de dollars (1,14 million d'euros) d'épargne (capital immobilier non compris) a lui aussi augmenté.
Un million, c'est en effet le montant requis pour figurer au hit-parade de Merrill Lynch. Bien sûr, il y a beaucoup plus prospère. La banque les classe dans la catégorie des bien nommés «ultra riches». Ceux-là ont une épargne estimée à plus de 30 millions de dollars (34,14 millions d'euros). 57 000 particuliers sont dans ce cas. Tous sont présentés comme des gens avisés dans leurs placements, preuve, comme le dit la banque d'affaires qui ne perd pas le nord, qu'avec de bons conseillers professionnels on peut tirer son épingle du jeu.
Sont «gagnants» ceux qui ont fui la Net-économie à temps, bondi sur les hedge funds (fonds à risque), le capital investissement et profi