Menu
Libération

La Lufthansa coupée en branches

Article réservé aux abonnés
Les autres syndicats et les personnels au sol critiquent la grève des pilotes.
publié le 17 mai 2001 à 0h54

Berlin, de notre correspondante.

Au troisième jour de grève des pilotes de la Lufthansa ­ prévu aujourd'hui ­, les plus furax ne sont pas forcément la direction de la compagnie aérienne allemande ou les passagers en panne d'avion, mais plutôt les autres syndicats. «Si les pilotes font encore grève ce jeudi, on va leur demander d'aller s'expliquer dans les aéroports, grondait hier Heinz-Werner Langendörfer, président du Betriebsrat de la Lufthansa à Francfort, le conseil représentant tous les salariés basés là. Jusqu'à présent, ce sont eux qui causent le chaos, et c'est le personnel au sol qui doit affronter le stress des clients! Les pilotes se considèrent comme des cadres dirigeants, alors qu'ils se comportent en gens responsables au lieu d'essayer d'aller traire la vache dans leur coin!»

Bande à part. La cause de tant de hargne est le petit syndicat des pilotes, la Vereinigung Cockpit, qui regroupe les 4 200 pilotes et copilotes de la Lufthansa (sur un total de 69 000 salariés), et tente pour la première fois de négocier pour eux un accord salarial séparé, particulièrement juteux. Les pilotes, qui étaient représentés jusqu'alors par le DAG, l'ancien syndicat des cols blancs, ont profité de la fusion du DAG dans Ver. di, le nouveau mégasyndicat allemand des services, pour faire bande à part.

La Vereinigung Cockpit demande quelque 35 % de revalorisation des salaires. Après deux premières journées de grève déjà, la direction de la Lufthansa a proposé 10,6 % cette année, plus un