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Libération

Marks & Spencer, la manche londonienne

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Grâce à des dons, les salariés manifestent aujourd'hui devant le siège du groupe.
publié le 17 mai 2001 à 0h54

Sur le tableau d'affichage, les deux portraits de vedettes tranchent aux côtés des règlements intérieurs de l'entreprise. En s'approchant, on reconnaît le chapeau de madame de Fontenay et la tiare de miss France. «Elles nous ont envoyé un petit mot de soutien, explique Véronique Limousin, déléguée FO des magasins Marks & Spencer. Madame de Fontenay doit être cliente chez nous. Nous avons aussi Johnny Hallyday, Francis Huster, Simone Veil. Un jour, on a vu Bruce Willis, mais sans Demi Moore.» Lister les noms célèbres et les mots gentils envoyés par les clients inconnus est le carburant qui fait supporter une fin qui commence à peine.

13 heures, Baker Street. Annoncée le 29 mars, la fermeture des dix-huit magasins français Marks & Spencer est fixée à la fin de l'année. D'ici là, les 1 700 employés sont obligés d'occuper le terrain. Pour se rappeler au bon souvenir de la direction anglaise, ils partent manifester aujourd'hui à Londres. Le rendez-vous est pris à 13 heures sur Baker Street, devant le siège social du groupe. On attend quelques milliers de personnes, surtout des salariés français (600 environ sur les 1 700), tout autant de Belges, moins d'Anglais, d'Espagnols. Le rassemblement est européen, guère imposant, mais ultramédiatisé, attirant quelques pontes syndicaux. Marc Blondel de FO, Michel Jalmain, numéro 2 de la CFDT, doivent être du voyage.

L'idée de traverser la Manche est venue de la France, du magasin historique du boulevard Haussmann. «C'est un acte symbolique,