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Libération

L'Italie est allergique à EDF

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publié le 18 mai 2001 à 0h54

Depuis l'entrée à hauteur de 3,97 % d'EDF dans le capital de Montedison, pour environ 230 millions d'euros, les rapports sont électriques entre la France et l'Italie. L'annonce mercredi de l'arrivée du colosse public français dans le groupe énergétique transalpin est en effet vécue à Rome comme une insupportable agression. Le président du Conseil sortant Giuliano D'Amato fait savoir que le gouvernement italien était «opposé à l'entrée de sociétés monopolistiques de propriété publique dans le capital de sociétés privées, en particulier si celles-ci opèrent dans des secteurs en voie de libéralisation». Un sentiment partagé par l'entourage du futur président du Conseil Silvio Berlusconi qui parle de «graves perplexités».

Les dirigeants d'EDF ont beau assurer qu'il ne s'agit que d'une opération financière, en Italie, on redoute que l'irruption du premier électricien mondial et le premier producteur d'énergie nucléaire ne soit que le prélude à une prise de contrôle en bonne et due forme de Montedison. Or, le groupe italien possède entre autres Edison-Sondel, la première compagnie privée italienne de gaz et d'électricité, et est par ailleurs intéressé à l'achat d'une partie des activités de l'Enel, l'EDF local, en voie de privatisation. L'ancien président de Fiat Cesare Romiti s'exclame: «J'aimerais voir comment réagirait le gouvernement français si l'Enel faisait une opération analogue.»

L'association patronale Confin dustria estime en particulier que l'initiative risque de freiner