Ils sont «mo-ti-vés», les soixante-dix emplois-jeunes de la mairie de Saint-Denis. Disséminés dans les services municipaux, ils ont mis près de deux ans à se trouver, à se compter et à se mobiliser autour d'une question simple : «Que va-t-on devenir à la fin des cinq ans de contrat ?» Depuis six mois, une trentaine d'entre eux ont décidé de prendre le débat à bras-le-corps avec, comme principal fait d'armes, une grève d'une demi-journée le 27 février dernier. Amel Dahmani, 29 ans, a suscité la création de ce collectif remuant qui se bat autour de quatre revendications : la pérennisation des postes, une formation diplômante, une prime de fin d'année au même titre que les autres fonctionnaires et une augmentation des salaires. Leur objectif : un rendez-vous avec le député- maire Patrick Braouzec pour lui faire défen dre une loi en faveur des emplois-jeunes.
Donner du sens. D'où leur vient cette énergie revendicative ? «On a simplement l'impression d'être utiles, dit Ghislain, 23 ans, animateur-formateur à la cyberbase de la maison de la Jeunesse. Mon boulot me plaît, ça nécessite beaucoup d'investissement personnel.» Il anime par exemple des ateliers de recherche d'emploi sur l'Internet. Et lorsqu'il reçoit un coup de fil d'un jeune qui a effectivement trouvé du travail par ce biais, il se dit que les emplois-jeunes ont une fonction sociale évidente. Amel aussi en est convaincue. Elle occupe le poste d'«agent local d'accompagnement culturel» et touche 6 875 francs net par mois.