La fin est déjà programmée. L'usine d'amortisseurs de voitures, De Carbon, située dans l'Eure, fermera ses portes le 14 juin, mettant dehors les 280 derniers salariés. Rachetée, en 1988, par l'Américain Delphi premier équipementier mondial auto , l'entreprise a connu l'agonie classique qui ne dit pas son nom la multinationale avait décidé de fermer sans rien dire au personnel. Le premier plan social date de 1994. Le plus douloureux fut celui de l'an passé: 282 personnes sont parties après plus de huit mois de conflit. Jeune délégué syndical de 29 ans, Christophe Cousin s'est retrouvé à la tête des négociations sous la bannière de la CGT (1).
«En quatre plans sociaux, j'ai vu partir près de 1 000 emplois. Depuis trois ans déjà, on criait haut et fort que nous allions fermer. La direction vient juste de nous l'annoncer officiellement. Pour ce dernier plan social, qui concerne 280 personnes, nous sommes plus tranquilles, car nous reprenons les mesures négociées l'année dernière. La bataille a duré huit mois, mais nous avons considérablement amélioré les conditions de départ. Alors que la direction nous proposait le minimum légal, nous avons obtenu une prime de «préjudice moral» de 200 000 F net par salarié, 30 000 F de budget formation par salarié, un congé conversion de huit mois pour tous.
«Delphi a décidé de fermer De Carbon, car l'entreprise n'était pas assez rentable. Ils ont pillé la technologie et rouvert des usines au Maroc ou en Pologne. Quand on voit que la seule l