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Libération

«L'employeur fait ce qu'il veut»

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publié le 21 mai 2001 à 0h57

«Un plan social, on le subit forcément. Le principal, c'est que personne ne reçoive sa fameuse lettre de licenciement dans sa boîte aux lettres sans que les syndicalistes ne se soient bien battus.» Martine Zuber, 33 ans, sait de quoi elle parle : cette militante CFDT a dû gérer, en mai 2000, le départ de 217 salariés du câblo-opérateur Noos. Et même quand une grande entreprise y met les moyens, négocier en quelques semaines un plan social de cette ampleur est un vrai crève-coeur pour les représentants du personnel. Surtout pour une jeune salariée entrée comme «pot de fleurs à l'accueil au début des années 1990», et qui a fait pour l'occasion ses premières armes dans le syndicalisme. Un an plus tard, cette restructuration s'achève en une dizaine de conflits individuels devant les prud'hommes. Martine Zuber est pourtant convaincue d'avoir négocié «un bon plan social», qu'il s'agisse des conditions de reclassement ou des primes de départ. Comment expliquer ce décalage entre le travail des syndicats et la frustration de certains salariés?

Reprenons la chronologie, décisive dans l'élaboration d'un plan social: la première difficulté a été de faire reconnaître par Noos (groupe Suez) l'obligation d'ouvrir un plan. Dans le cadre d'un «redéploiement stratégique», la direction avait commencé à supprimer, partout en France, des postes de commerciaux chargés de vendre des abonnements au porte-à-porte. Mais elle les supprimait discrètement, un à un, négociant les départs contre «un petit